La mangue est un important fruit d’exportation de la Côte d’Ivoire. En effet, avec une production annuelle d’environ 100 000 tonnes, seulement 30 000 tonnes de mangues sont destinées à l’exportation, malgré cela le pays s’est hissé au rang de troisième fournisseur de mangues du marché européen, après le Brésil et le Pérou. Ce manque à gagner en termes de produits exportés est assez considérable.
Par ailleurs, les producteurs, exploitant majoritairement des vergers de petites tailles, sont confrontés aux exigences du marché européen liées à la certification de leurs produits.
Pour ces derniers, l’absence de Label pour la mangue « made in Côte d’Ivoire » constitue la plus grande entrave pour celle-ci entre dans les préférences des consommateurs d’Europe et d’ailleurs.
Il s’avère par conséquent que si l (on veut aider les producteurs à améliorer leurs conditions de vie grâce à l’acquisition d’une plus grande part du marché, cela passera par une démarcation de leurs produits en termes de qualité sur le marché national, régional et mondial.
Les conditions sont réunies, car, la plupart des exploitants adoptent déjà les bons réflexes pour assurer une qualité à leurs mangues. Il s’agit notamment, de visites des services d’inspection (88%), du recours aux services de certification (72%). Et de plus en plus de chefs d’exploitations soumettent leurs employés aux visites médicales (21%).
Cela justifie pourquoi la mise en place d’un label national « fruit qualité Côte d’Ivoire » trouve un accueil favorable auprès des acteurs de la filière. En effet, 97% des producteurs du Nord-Est (l’une des zones de production de la mangue) sont favorables à cette initiative (graphique 3). Pour ces derniers, un label efficace et maintenu dans le temps, devra tenir compte, non seulement du respect de l’intégrité des produits, mais aussi de la volonté politique. A cet effet, l’environnement national s’y prête, car les stratégies mises en place dans le cadre du PND 2016-2020, ont pour but de parvenir à une transformation structurelle de l’économie, en passant par la compétitivité de nos produits d’exportation.
En somme l’idée serait d’avoir un label dont le cahier des charges, tout en tenant compte des normes de qualité, prenne en compte les réalités des acteurs, en d’autres termes la stratégie de mise en place de ce label devra se faire de façon participative. Cela entrainera une plus forte participation de leur part. Cette labellisation de la mangue permettra aux vaillants producteurs de gagner en visibilité. Mais, en plus elle sera sans aucun doute, le début d’un long processus de labélisation des spéculations ivoiriennes.
Les statistiques les plus optimistes octroient à l’Afrique 2 % du commerce mondial. Même pour ce qui concerne le commerce intracontinental, le taux ne dépasse pas 10 %. C’est pourquoi, plusieurs initiatives sont lancées pour améliorer la situation. Au niveau macroéconomique, nous pouvons citer le projet de mise en place d’une Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) lancé en 2015. Au niveau sous- régional, zone Afrique de l’Ouest, particulièrement dans le secteur de la mangue, nous pouvons l’initiative d’une Alliance régionale Mangue. Cette initiative réunit sept pays de la sous-région regroupés sous le même label avec l’objectif de conquérir ensemble les marchés internationaux avec des produits phares tels que la mangue. Pour ce faire, les opérateurs locaux sont dans l’obligation de rendre leurs produits conformes à ces exigences adaptées à la réalité et à la spécificité de nos producteurs agricoles, afin de les rendre plus compétitifs. C’est dans ce cadre que BNA a été choisi pour piloter un projet de création et la mise en place d’un LABEL QUALITE FRUIT Côte d’Ivoire Initié par le Projet d’Appui au Renforcement de la Compétitivité du Secteur Industriel (PARCSI).
Ce label est un dispositif d’application libre et volontaire qui permettra d’assurer une qualité sanitaire, phytosanitaire et marchande des produits agricoles avec une prise en compte des exigences d’une agriculture durable, et d’assurer une meilleure rémunération qui valorisera la qualité des produits. Il sera enregistré à L’OAPI et autres entités pour sa protection.
Tout un dispositif de qualité sera mis en place pour aider les producteurs agricoles qui adopteront ce label. Ceux-ci disposeront d’outils pour mieux produire, mieux vendre, préserver l’environnement, la santé des producteurs et des consommateurs.
A cet effet, le label fera l’objet d’une communication auprès des acteurs de la chaine, des producteurs et autres, avant de la vulgariser au niveau des populations nationales et internationales.